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Littérature


Premier commentaire d'une lectric

Publié par François Auberoche sur 15 Septembre 2017, 21:09pm

Premier commentaire d'une lectric

LE  SOUS-PRÉFET À LA MORGUE

 

            Voilà un titre qui annonce la couleur !

François Auberoche ne le fait pas passer par les champs, celui-là on sait d’emblée où son destin le conduit dès le premier tiers du livre.

            Il faut dire qu’il ne l’a pas volé.

            En trouver un comme lui, c’est se demander où on est allé le chercher.

            Détaillons : moche et méchant, arrogant, grossier de manières et de langage, pervers narcissique qui s’en donne à cœur joie avec sa femme lorsqu’il s’agit de la diminuer aux yeux des autres, voire de la battre ; il ne se contente pas de la violence psychologique. Persuadé de ses talents virils, il importune toutes les dames devant la sienne, devant les maris et les amants.

            Il a une excuse : quand on s’appelle Bitard, comment ne pas se prendre pour la référence absolue en matière de … vous devinez quoi. Il manque de subtilité linguistique, notre sous-préfet, sinon il aurait su que le suffixe « -ard » est rarement flatteur.

            Quand on le trouve mort, — meurtre, accident, — tant de candidats se bousculent au portillon, qui tous avaient de bonnes raisons d’en finir avec lui, qu’on ne sait lequel prendre, ou laquelle. Hommes, femmes, on n’a que l’embarras du choix. Même le capitaine Rameau et le gendarme Moniuszko sont suspectés de ce crime. Notre capitaine Rameau, la droiture même ! Moniuszko qui n’a qu’à se baisser pour ramasser de jolies formes féminines auxquelles conter fleurette et ne ferait pas de mal à une mouche !

            Quant à Madame Bitard, elle avait mille raisons de voir disparaître ce triste sire. Mais ne se contentait-elle pas, pour se venger, de le faire cocu ? Et méfions-nous aussi des herboristes africaines…

 

            François Auberoche nous mène vers la solution de l’énigme avec sa maestria habituelle et avec beaucoup de doigté ; à aucun moment il ne tombe dans la caricature, les portraits sont faits par touches habiles. Nous retrouvons d’ailleurs avec plaisir des héros  — et des héroïnes — qui nous sont familiers, à nous ses lecteurs assidus.

            Nous revoyons aussi au passage ces paysages du Périgord qu’il chérit, avec leur histoire si riche. Et ce livre nous ouvre une page d’histoire peu connue, celle des enfants arrachés à leur île de La Réunion entre 1963 et 1981 par les autorités de la République ; triste page que l’auteur évoque avec compassion et dans ce style précis, dynamique, incisif, qui nous fait tourner les pages sans nous arrêter.

M.-E. Rochlin

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