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Littérature


UN ESPOIR ?

Publié par François Auberoche sur 20 Avril 2015, 07:00am

A l’heure précise où les dryades enlevaient les quatre fugitifs, un habitant du hameau de Longarisse téléphonait. Il avait composé le 18 et parlait avec un pompier du centre de secours de Lacanau :

  • Allo, dit-il rapidement, il y a le feu dans la forêt !
  • Bonjour Monsieur, répondit le pompier de service. Qui êtes-vous ? Où êtes-vous ? Où est le feu ? Importance de l’incendie ?
  • Je vais essayer de ne rien oublier. Je suis Robert Labouheyre. J’habite avenue du Grand Bernos à Longarisse. Je vois des lueurs de flammes vers l’océan. Ce doit être une fête qui tourne mal. J’ai entendu des tams-tams ; de la techno, comme ils disent ! Impossible à dire à quelle distance. C’est ça qui m’a fait sortir.
  • Vous habitez la rue au sud de Longarisse ? demanda le pompier qui consultait sa carte.
  • Ce doit être ça, répondit Robert Labouheyre. J’habite une des dernières maisons peu avant la fin de la route.
  • Donc le feu est vers l’ouest, répéta le pompier. On voit des flammes. Correct ?
  • C’est ça ! Vers l’ouest, répéta Labouheyre, mais plus de flammes maintenant ! Je vois beaucoup de fumée et on n’entend plus la musique. Ce ne doit pas être très loin.
  • Merci beaucoup Monsieur, conclut le pompier. Nous allons vérifier.
UN ESPOIR ?

Le pompier raccrocha et déclencha l’alerte.

Un quart d’heure plus tard, les véhicules d’intervention des pompiers s’arrêtaient devant la cave où nos héros avaient séjourné avec les fantômes. Deux heures plus tôt, il leur sauvait la vie !

Les pompiers firent aussitôt le tour des foyers et les arrosèrent abondamment pour éviter tout risque de reprise de feu. Un groupe de gendarmes vint les rejoindre. Ils s’intéressèrent à la cave aussitôt en apercevant les torches fumantes laissées devant. Voyant que des personnes s’étaient couchées sur les fougères, ils examinèrent les traces attentivement. Le chef de groupe recommanda à ses gendarmes de ne toucher à rien et appela aussitôt la brigade de gendarmerie de Lacanau.

L’enquête sur la disparition des trois enfants et de leur « baby-sitter » rebondissait. Les recherches allaient reprendre de plus belle.

UN ESPOIR ?

Pendant ce temps, nos quatre héros revivaient le cauchemar de leur premier enlèvement par les dryades. Celles-ci les avaient pris sous un bras et avaient sauté d’arbre en arbre, à l’abri sous les branches. Il y avait un changement : les dryades allaient beaucoup plus vite, se balançant de branches en branches et piaillant comme un troupeau de singes.

Arrivés au village, les détenus furent jetés sans ménagement dans une autre hutte. Deux dryades armées de lances les surveillaient en permanence. Malgré leurs demandes, on ne leur apporta pas à boire ce qui fit râler Antoine.

  • Lorsqu’on a des invités, on leur offre à boire ! L’apéro ! L’apéro !
  • L’apéro ! L’apéro ! scanda Claire.
  • L’apéro ! L’apéro ! scanda aussi Adeline.
  • On va se plaindre, continua Basile.
  • Oh oui ! dit Adeline, ils auront une mauvaise note sur tous les sites d’avis hôteliers que je vais trouver.
  • Puisqu’ils ne veulent pas nous donner à boire, buvons notre pipi, proposa Antoine.
  • T’es fou, estima Basile. C’est dégoûtant !
  • Répugnant ! surenchérit Claire. En plus tu vas te rendre malade.
  • Comment tu ferais ? demanda Basile, on n’a pas de verres.
  • C’est simple, je fais pipi, tu ouvres la bouche et tu bois.
  • Beurk, pas question ! répondit Basile. A la rigueur, je bois le mien.
  • Comment tu fais ? Tu pisses en l’air et tu rattrapes ?
  • Arrêtez de dire des bêtises ! intervint Adeline. Boire son urine, c’est boire les déchets que notre corps a éliminé. On risque d’être malade et il paraît que ça donne encore plus soif.
  • D’accord, mais on va être tellement desséchés qu’ils n’auront plus rien à manger, répliqua Antoine.
  • Il faudrait le leur rappeler, dit Basile. Peut-être qu’ils sont tellement bêtes qu’ils ne s’en sont pas rendus compte.
  • Ça m’étonnerait, intervint Claire. Il doit y avoir une autre raison.
UN ESPOIR ?

Ils eurent la réponse en milieu de matinée. On vint les chercher et ils furent conduits sous bonne garde, dans la case de l’ancêtre. Elle était en très colère et ça se voyait. Tout de suite, elle hurla :

  • Le bétail qui s’enfuit on l’abat tout de suite !
  • Je ne vous le conseille pas, dit Claire. Nous n’avons pas bu depuis deux jours, notre corps doit être plein de toxines. Nous serons immangeables.
  • Mais c’est vrai ce qu’elle dit, celle-là ! Bon ! On vous donne à boire et à manger, maintenant et ce soir. Cette nuit vous dormez et demain matin à la broche !
  • Voici une bonne nouvelle, dit Antoine. J’en avais assez de votre ragougnasse* !
  • Oui, renchérit Basile. Votre cuisinier est plutôt nul. Un barbecue sera meilleur !
  • Emmenez-les ! Je n’aime pas entendre ma nourriture parler. Ça me coupe l’appétit.

 

 

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